L'Aïkido

Présentation

L'aïkido (合気道) est un art martial japonais (budo), fondé par Morihei Ueshiba O sensei entre 1925 et 1969. L'aïkido a été officiellement reconnu par le gouvernement japonais en 1940 sous le nom d’aikibudō et sous le nom Aikido en 1942 donné par la "Dai Nippon Butoku Kai", organisme gouvernemental visant à regrouper tous les arts martiaux japonais pendant la guerre. Il a été créé à partir de l'expérience que son fondateur avait de l'enseignement des koryu (écoles d'arts martiaux anciennes), essentiellement l'aikijutsu de l'école daitō ryū et le kenjutsu (art du sabre japonais). L'aïkido est né de la rencontre entre ces techniques de combat et une réflexion métaphysique de Morihei Ueshiba sur le sens de la pratique martiale à l'ère moderne.

L'aïkido se compose de techniques avec armes et à mains nues utilisant la force de l'adversaire, ou plutôt son agressivité et sa volonté de nuire. Ces techniques visent non pas à vaincre l'adversaire, mais à réduire sa tentative d'agression à néant. L'aïkido peut être considéré comme la concrétisation du concept de légitime défense : une réaction proportionnée et immédiate à une agression. En fait, dans l'esprit de l'aïkido, il n'y a pas de combat, puisque celui-ci se termine au moment même où il commence. Conformément à cette logique, il n'existe pas de compétition d'aïkido excepté dans le style Shodokan fondé par Kenji Tomiki (et de ce fait appelé aussi Tomiki ryu, École Tomiki).


Le fondateur: MORIhei Ueshiba O Senseï

Morihei Ueshiba (植芝 盛平), 14 décembre 1883 - 26 avril 1969) est le fondateur de l’aïkido. En adaptant les techniques de combat ancestrales japonaises, il a contribué, avec Jigorō Kanō et Gichin Funakoshi, à la conservation de ce savoir menacé d’oubli par la modernisation de la société japonaise.

Après avoir contribué à la militarisation des esprits dans les années 1930 en développant l’aïkibudo dans les écoles militaires et divers lieux de pouvoir, sa quête personnelle ainsi que le traumatisme lié à la défaite japonaise de 1945 l’amenèrent à modifier son approche martiale en « voie de l’harmonie », rejetant toute idée de compétition suivant en cela les paroles de l’empereur Hirohito lors de son allocution en 1945 : « Nous avons résolu d’ouvrir la voie à une ère de paix grandiose pour toutes les générations à venir ». Ainsi, l’aïkido fut le premier art martial à être de nouveau autorisé par les autorités américaines d’occupation dès 1948.


Son ÉLÈVE direct: Maître Nocquet

André Nocquet est né le 30 juillet 1914 à Prahecq. Il découvre les arts martiaux dès l’âge de seize ans, avec le ju-jitsu au collège de Saint-Maixent-l'École vers 1929.

En 1937, il rencontre Mikinosuke Kawaishi, fondateur du judo français, et obtient sa ceinture noire de judo et de self-défense.

Prisonnier de guerre, évadé à deux reprises, André Nocquet s'engage dans la Résistance armée et sera décoré de la Croix de guerre pour ses faits d'armes.

De 1947 à 1955, il développe le judo dans le Sud-Ouest et forme la plupart des maîtres de cette région.

En 1949, il découvre l’aïkido, sous la direction de Minoru Mochizuki, puis de Tadashi Abe.

En 1955, il est invité au Japon en tant qu’élève à domicile (uchi-deshi) de Morihei Ueshiba, le maître fondateur de l'aïkido. Parallèlement à son étude de l’aïkido, il est chargé d’une mission culturelle pour mieux faire connaître les traditions japonaises en France. Avant son retour dans son pays, il fait un détour aux États-Unis, à Los Angeles où il est chargé d'enseigner l'aïkido et le self-défense à la police californienne.

 

Il revient en France à l'été 1958, avec le titre de maître d'aïkido, diplôme du centre mondial d'aïkido de Tokyo (l’Aïkido Hombu Dojo). Il crée l'Union européenne d'aikido. Le ministère de la Jeunesse et des Sports lui demande de participer aux travaux de la commission consultative pour la création du diplôme d'État de professeur d'aïkido.

En 1962, maître Ueshiba lui confère le titre de représentant général de l’Aïkikai en France. Avec la coopération de Nobuyoshi Tamura, il œuvre pour une unification des pratiquants français, jusqu’à sa mort en mars 1999.

En 1988 il crée avec ses élèves le groupe historique d'aïkido André-Nocquet (GHAAN) au sein la FFAB, ce qui lui permet de transmettre son enseignement de manière indépendante tout en gardant un rôle de conseiller technique pour la FFAB. À sa mort, la GHAAN est placé sous la direction de quatre de ses plus proches élèves Claude Cébille, Claude Gentil, Jo Cardot et Hervé Dizien.


Maître TADASHI ABE: le premier maître d'aïkido de maître Gentil

Tadashi Abe (阿部 正) (1926 - 1984) a implanté l'aïkido développé par le maître japonais

O senseï Morihei Ueshiba en France et Europe.

Tadashi Abe est né en 1926. Sa famille est proche de la Cour Impériale et son père, qui possède des mines en Corée, réserve une partie de ses richesses au dojo de Morihei Ueshiba, qu'il admire, comme il le fait pour Nakamura Tempu fondateur de la Tempukaï. Durant la Seconde Guerre mondiale, Tadashi Abe est un kamikaze, pilote d'un Kaiten dans la marine japonaise, et ne doit son salut qu'à la fin de la guerre.

Il débute l’aïkido en 1942 à Osaka puis devint Uchi deshi à Iwama. Il est nommé 6e dan et il est envoyé en tant que représentant officiel de l'Aïkikaï en Europe en 1952 avec pour mission d'implanter véritablement l'aïkido d'O Senseï et de Kisshomaru Ueshiba alors que se répand la forme d'Aïki-budo de Minoru Mochizuki, représentant officiel du Kodokan, venu un an plus tôt. En France, Tadashi Abe est aidé dans sa tâche par Mikinosuke Kawaishi, qui y avait introduit le judo. Ce dernier lui conseilla de codifier les mouvements en séries pour adapter l’apprentissage de l’aïkido à l’esprit occidental.

Pendant 8 ans il voyage dans toute l'Europe (Belgique, Angleterre, Italie, Algérie) et forme la première génération de pratiquants, souvent issue du judo. Son Aïkido est considéré comme dur aujourd'hui par certaines écoles car il pratique les Atemis et n'hésitait pas à tester ses techniques dans des combats réels. Après avoir publié deux livres pédagogiques avec Jean Zin, Tadashi Abet décerne un quatrième dan à André Nocquet (élève de Ueshiba de 1955 à 1957) qu’il charge d’assumer la relève. En 1956, il accueille au sein de son dojo, un jeune aïkidoka prometteur... Claude Gentil. Dès son retour au Japon ses partisans racontent qu'il a rejeté ses menjo - et le 7e DAN qu'on voulait lui décerner - et s'est séparé de l'Aïkikaï, qualifiant les enseignements de l'Aïkikai "d'Aïkido pour femme et non conforme aux techniques du Fondateur". Il se fâche contre Koichi Toheï, son ancien compagnon - et concurrent - en tant qu'uchi-dechi, à propos d'une lettre publiée lorsque ce dernier quitta l'Aïkikai à son tour. Il se lance dans le commerce de cravates à Hong-Kong et voyage alors en Amérique, son neveu Yamada y enseigne, et à Madagascar pour son travail au sein de l'association Nippo-malagasy dans les années 1970 à 1972.

Tadashi Abe est mort le 23 novembre 1984.


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